Dans une nouvelle illustration de la présence marocaine croissante dans les instances sportives mondiales, Idriss Hilali, membre du Bureau exécutif de World Taekwondo et président de la Fédération royale marocaine de taekwondo, a marqué de son empreinte la Grand Prix de Charlotte 2025 aux États-Unis, où il a eu l’honneur de remettre les médailles aux champions de la catégorie très disputée des -58 kg.
Mais au-delà du geste protocolaire, cette participation pose une question stratégique : comment le Maroc capitalise-t-il sur la présence de ses cadres dans les structures internationales pour renforcer son influence sportive globale ?
Le taekwondo, levier d’une diplomatie sportive marocaine
L’événement de Charlotte n’est pas anodin : il constitue une étape clé dans le classement mondial menant aux Jeux Olympiques de Los Angeles 2028. En ce sens, la présence d’un responsable marocain dans le cercle rapproché de l’organisation revêt une importance politique, diplomatique et technique majeure.
Hilali, fort d’un parcours remarquable au sein de World Taekwondo, est aujourd’hui reconnu comme l’un des interlocuteurs africains les plus écoutés dans l’arène sportive mondiale. Son rôle dans la Commission africaine des relations internationales illustre bien cette montée en puissance.
Un capital symbolique à transformer en acquis tangibles
Les données officielles de World Taekwondo montrent qu’Idriss Hilali est l’un des plus anciens membres du bureau, jouissant d’un réseau d’influence bien établi. Or, cette position pourrait – et devrait – servir de tremplin à une politique sportive marocaine plus offensive à l’échelle internationale.
Mais disposons-nous d’une stratégie claire pour convertir cette visibilité en gains concrets pour nos athlètes et notre fédération ? Et nos jeunes talents bénéficient-ils d’un encadrement qui leur permettrait, à leur tour, d’accéder à des postes de décision dans les années à venir ?
Une diplomatie sportive à structurer
À l’heure où l’UNESCO et le CIO insistent sur l’importance de la gouvernance comme outil d’influence géopolitique, le Maroc a toutes les cartes en main pour jouer un rôle-clé. Encore faut-il que les différents acteurs – publics comme privés – saisissent cette opportunité pour bâtir une feuille de route ambitieuse qui combine représentation, formation et vision.
