Dans une déclaration à la fois symbolique et provocante, Tony Ferguson — l’un des combattants les plus singuliers de l’histoire des poids légers à l’UFC — a ravivé une question qui ne cesse de diviser les passionnés de MMA : Qui est le meilleur : Islam Makhachev ou Khabib Nurmagomedov ?
Ce débat n’est plus l’apanage des fans : il s’est imposé dans les cercles analytiques, d’autant plus qu’Islam Makhachev a déjà défendu son titre à quatre reprises, dépassant numériquement son mentor Khabib, qui s’est retiré après seulement trois défenses.
Des comptes aux rancunes
Dans une interview franche avec Helen Yee, Ferguson — qui devait affronter Khabib à cinq reprises avant que les combats ne soient annulés — a affirmé :
« Je pense que Makhachev est meilleur en lutte. Il est plus rapide, et Khabib est plus réservé… »
Cette déclaration ravive une rivalité restée sans conclusion, mais toujours présente. Si les deux hommes ne se sont jamais affrontés, Ferguson semble déterminé à déconstruire le mythe autour de Khabib et à remettre son héritage en perspective.
Monter à 77 kg : un coup de maître ?
Ferguson estime que le passage de Makhachev en welterweight est « une démarche intelligente pour construire un héritage. » Une affirmation qui soulève une question cruciale : L’héritage de Khabib est-il en danger, non pas à cause de critiques extérieures, mais de l’intérieur même de son clan ?
Islam, produit de la même école et du même état d’esprit, pourrait-il surpasser celui qui fut son modèle et ami ?
Khabib : une légende qui s’efface ?
Ce qui frappe dans cette analyse, c’est qu’elle vient de Ferguson lui-même — celui qui rêvait d’affronter Khabib dans un duel mythique qui n’a jamais eu lieu.
Mais à défaut de combat, El Cucuy livre sa revanche sur un autre terrain : celui de la mémoire, des chiffres, et de la narration.
Et ce n’est pas par rancune, mais par logique : selon lui, Makhachev possède aujourd’hui les qualités qui définissent la domination — intensité, vitesse, polyvalence, et une ambition tournée vers l’avenir.
Des questions à méditer :
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L’héritage de Khabib s’érode-t-il face à la montée fulgurante de Makhachev ?
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Le nombre de défenses de titre suffit-il à définir la grandeur ?
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Le passage d’Islam chez les welters peut-il chambouler l’élite de l’UFC ?
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Une nouvelle narration est-elle en train de naître autour de « qui est vraiment le plus grand » ?
Ce débat dépasse le cadre du ring. Il touche à ce qui fonde la légende : le palmarès ou la perception ?
Et dans le MMA, chaque mot peut valoir un combat… même s’il n’a jamais lieu dans la cage.