Dans un hôtel discret de la ville d’El Jadida, loin des projecteurs et du tumulte médiatique, une équipe de combattants marocains s’entraîne avec acharnement. Depuis le mardi 24 juin, l’équipe nationale de Muay Thai est en stage fermé de préparation, en vue des Jeux Islamiques qui auront lieu en novembre prochain à Riyad, en Arabie saoudite.
Sous la houlette du directeur technique national, Lahcen Ouassou, et de deux entraîneurs expérimentés, Ahmed Mellahi et Abdelatif Bouakli, les athlètes s’astreignent à un programme rigoureux, fait de sueur, de discipline et de concentration. Le stage se poursuivra jusqu’au 30 juin, et vise à sélectionner les meilleurs profils pour représenter dignement le Maroc dans cette compétition d’envergure.
Un sport dans l’ombre… mais des athlètes qui brillent
Contrairement à d’autres disciplines plus médiatisées, le Muay Thai marocain n’attire ni sponsors, ni grandes chaînes télévisées. Et pourtant, ces sportifs, souvent issus de milieux modestes, font honneur au drapeau national dans les plus grandes arènes.
Yassine, 22 ans, originaire de Casablanca, témoigne :
« Ce stage est une vraie chance. On n’a pas toujours les moyens de voyager ou de s’entraîner dans de bonnes conditions. Mais ici, on donne tout, pour qu’un jour, ce soit nous sur le podium. »
Un stage technique… sans place pour la complaisance
Le programme du stage cible spécifiquement les catégories de poids retenues pour les Jeux islamiques : six chez les hommes, six chez les femmes, ainsi qu’une équipe dédiée aux disciplines techniques du Wai Khru et du Mae Muay.
Chaque jour, les sportifs enchaînent :
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des séances physiques matinales intenses,
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des ateliers techniques pointus l’après-midi,
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et des évaluations individuelles continues.
L’objectif : former une équipe solide, compétitive, et mentalement prête à relever le défi international.
Une étape vers la reconnaissance d’un sport populaire
Ce stage est bien plus qu’un simple entraînement : il symbolise la volonté de structurer une discipline enracinée dans les quartiers populaires.
Mais il interroge aussi :
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Pourquoi un tel sport, pratiqué par des milliers de jeunes, reste-t-il marginalisé ?
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Où sont les politiques publiques pour le soutenir durablement ?
Le stage d’El Jadida devient alors un test pour le modèle sportif marocain : saura-t-il faire émerger les talents du terrain, ou continuera-t-il à reproduire les mêmes cercles fermés ?
Un défi sportif, mais surtout humain
Derrière chaque coup de pied, il y a un rêve.
Derrière chaque goutte de sueur, une histoire de dépassement de soi, de lutte contre les inégalités et de quête de reconnaissance.
Ce stage, c’est cela : une porte entrebâillée vers Riyad, mais surtout un miroir de ce que pourrait être le sport marocain s’il écoutait ses voix silencieuses.
