Quand l’identité devient une malédiction : ‘Iḍ n Yennayer’… Fête ou opportunité de repenser ?
En coïncidant avec la célébration du Nouvel An amazigh, Iḍ n Yennayer, qui symbolise la fierté de l’identité et du patrimoine, des histoires individuelles viennent ternir la profondeur de ces festivités.
Jamal Al-Soussi, militant sportif et journaliste éminent, illustre l’une de ces histoires où les questions d’identité s’entrelacent avec la lutte pour la justice et l’équité.
La symbolique de la célébration et les dimensions de l’exclusion
Iḍ n Yennayer n’est pas simplement une fête. Elle représente une célébration de la richesse culturelle et historique de l’amazighité. Cependant, la reconnaissance de cette identité semble rester superficielle, surtout lorsque des figures comme Jamal Al-Soussi subissent une marginalisation systématique pour des raisons liées à leurs origines amazighes.
Comment promouvoir l’amazighité tout en étouffant les talents issus de ses racines ?
Quand l’identité devient une malédiction et la créativité une accusation
Chaque histoire d’injustice porte une plainte silencieuse. Dans le cas de Jamal Al-Soussi, ce silence devient un cri retentissant contre la marginalisation et l’exclusion.
Militant pour le développement du sport marocain, Al-Soussi a été assiégé par des parties influentes et des individus agissant prétendument sous “instructions supérieures”. Ces attaques visaient non seulement sa personne, mais aussi la Fédération Royale de Jiu-Jitsu Brésilien et des Arts Martiaux Mixtes, qu’il préside depuis des années.
Un parcours parsemé de défis douloureux
Depuis sa création par une décision ministérielle conforme à la loi 30/09, la fédération présidée par Al-Soussi a dû affronter d’innombrables obstacles. Malgré une parfaite conformité légale, les autorités sportives ont traité cette réalisation avec mépris, invoquant des instructions floues. Cela ne peut être interprété que comme une attaque systématique.
“Tu ne seras pas président tant que tu es Soussi”
Dans un acte défiant les principes de justice et d’égalité, Al-Soussi rapporte que l’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports lui aurait lancé cette phrase choquante : “Tant que je suis vivant, tu ne seras pas président d’une fédération royale en étant Soussi.”
Ces mots ne sont pas seulement une insulte personnelle, mais un affront à tous ceux qui rêvent dans un pays qui prône des slogans de justice et de dignité.
L’identité amazighe peut-elle devenir un obstacle aux ambitions individuelles ? Le pays peut-il sanctionner ses enfants au lieu de les célébrer ?
بين احتفال رأس السنة الأمازيغية ونضال جمال السوسي: قضية هوية وكرامة وحين تتحول الهوية إلى لعنة “
Une guerre contre le sport et les rêves
L’attaque contre Jamal Al-Soussi s’est étendue à la fédération qu’il a fondée pour développer les sports de jiu-jitsu et des arts martiaux mixtes. Plutôt que de recevoir le soutien nécessaire, ce projet a été entravé par des obstacles administratifs et juridiques délibérés, malgré sa pleine conformité aux lois en vigueur.
Quel message envoie cette marginalisation à la jeunesse marocaine ? Une société peut-elle prospérer en étouffant les ambitions de ses citoyens ?
Un appel à la réflexion et à la reddition de comptes
L’histoire de Jamal Al-Soussi n’est pas qu’un récit personnel ; elle reflète une réalité amère vécue par de nombreux talents marocains. Elle appelle chaque citoyen et chaque responsable à réfléchir à l’avenir du pays si ces politiques d’exclusion et d’injustice persistent.
Resterons-nous spectateurs de ces tragédies sans agir ? La voix de la justice restera-t-elle étouffée dans un pays qui a besoin de toutes ses forces vives ?
Ce n’est pas seulement l’affaire de Jamal Al-Soussi, mais celle d’une nation en quête de dignité, de justice et d’un avenir meilleur.