Au Maroc, l’intérêt excessif pour le football est manifeste, tandis que d’autres sports souffrent d’une négligence et d’un manque de reconnaissance. Cette disparité suscite de nombreuses questions sur l’importance des autres sports et s’ils souffrent d’un manque de valorisation et de soutien. Est-il raisonnable que les autres sports, pratiqués par une large partie de la population, restent ignorés alors que le football bénéficie de tout le soutien et de toute l’attention ?
Importance des autres sports et leur négligence
L’intérêt démesuré pour le football fait partie d’une stratégie nationale qui promeut le sport le plus populaire du pays. Cependant, cette priorité entraîne la négligence d’autres sports qui pourraient contribuer de manière significative au développement de la communauté et au bien-être général. Des sports comme le jiu-jitsu, la lutte, la gymnastique, les arts martiaux mixtes, et même les sports locaux tels que les « krajate » pratiqués par une grande partie de la population, restent dans l’ombre sans bénéficier d’un soutien suffisant de la part des institutions gouvernementales et des associations sportives.
Les autres sports : sont-ils moins importants ?
Il est injuste de considérer les autres sports comme non importants. Chaque sport a son impact positif propre sur les individus et la communauté. Les sports individuels favorisent la santé des personnes et leur offrent des opportunités de développement personnel, tandis que les sports collectifs, bien que pratiqués par une minorité, jouent un rôle crucial dans la promotion du travail d’équipe et de l’esprit de groupe. Ignorer ces sports signifie perdre l’occasion de développer les compétences des individus et de faire progresser la communauté de manière variée.
Le rôle de l’Institut National Moulay Rachid : contribue-t-il au clientélisme ?
L’Institut Moulay Rachid, censé être un phare pour former des entraîneurs sportifs qualifiés, semble contribuer indirectement à renforcer l’influence des personnalités proches des décideurs. Au lieu de se concentrer sur le développement des véritables compétences sportives, certains estiment que cet institut est un outil pour recruter des individus loyaux aux autorités officielles, ce qui conduit à une saturation des administrations sportives par des personnes qui ne sont pas toujours compétentes dans leurs domaines. Cette réalité impacte négativement la qualité de la gestion sportive et freine le développement des autres sports au Maroc.
Gestion sportive : les « présidents d’universités » doivent-ils être des proches ?
Au Maroc, les présidents des universités sportives sont souvent choisis en fonction de relations personnelles et de leurs liens avec les décideurs, plutôt qu’en fonction de leurs qualifications réelles dans le domaine sportif. Cette pratique favorise la corruption et le népotisme, et entraîne un manque de leadership sportif compétent capable de développer efficacement le sport. Si le sport est considéré comme un outil pour le développement de la communauté et pour réaliser des exploits, il est nécessaire que les dirigeants soient choisis en fonction de leur expérience et de leurs compétences, et non de leurs relations personnelles.
Négligence du sport des kraja : est-ce une exclusion des pauvres ?
Le sport des « kraja » est largement pratiqué par les couches de la population à faible revenu et est considéré comme un sport populaire reflétant les difficultés et les défis rencontrés dans la vie quotidienne. Cependant, il est observé un manque significatif de soutien et d’attention officielle à ce sport. Cette négligence est-elle due à des considérations socio-économiques qui favorisent les sports représentant les couches supérieures de la société ? Ignorer un sport populaire reflète un manque d’intérêt pour une large part de la population et renforce le sentiment d’exclusion chez ceux qui pratiquent le sport pour maintenir leur santé et leur plaisir.
Conclusion : besoin de changement réel
Pour atteindre un équilibre dans le soutien aux différents sports et offrir des opportunités à tous les athlètes, il est crucial de se concentrer sur le développement des autres sports avec le même enthousiasme que celui accordé au football. Il est nécessaire de modifier l’approche actuelle de la gestion sportive pour inclure plus de transparence et d’efficacité, et de fournir le soutien nécessaire aux sports qui représentent une large partie de la population, y compris les sports populaires comme les « kraja ».
Si nous aspirons à un véritable progrès sportif et à renforcer la position du Maroc sur les plans national et international, cela nécessite une révision des politiques actuelles et une orientation vers un développement complet et intégré de tous les types de sports.
